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Thé de Corée

Corée

Bien que les Coréens estiment l’arrivée du thé en Corée sous le règne de la Reine Seondeok (632-647), le samkuksaki (l’Histoire des Trois Royaumes, littérature retraçant l’histoire de la Corée lorsque celle-ci fut divisée en trois états) situe l’arrivée des premières plantations sous le règne du Roi HeongDeok (826-836).
Les rapports racontent qu’un envoyé du Roi ramena de son voyage au sein de la Dynastie Tang de mystérieuses graines, et qu’il ordonna de les planter à la montagne Jiri. Les feuilles qui y poussèrent furent alors destinées à être consommées par la famille royale en infusion. Le thé venait d’arriver en Corée pour la première fois de son histoire. Par la suite, le thé se développa progressivement par le sud de la péninsule (où se concentrent les champs de thé).
Ainsi, durant l’ère de Goryeo deux facteurs contribuent à ce développement : le premier est l’augmentation des échanges avec la Chine, dus notamment aux voyages des érudits coréens qui partent pour l’empire du milieu. C’est lors de ces expéditions qu’ils découvrent la culture du thé telle que développée par les chinois. Le second facteur est l’arrivée du bouddhisme et de sa propre culture du thé, c’est en particulier celui-ci qui va changer profondément la perception qu’ont les Coréens envers cette infusion. La consommation du thé étant fortement liée aux mythes bouddhistes (des représentations de bouddha consommant du thé qui émergent au sein de la littérature en témoignent), la rapide expansion de la religion aide au développement des plantations : tout comme la Corée adopte massivement le bouddhisme, le développement du thé se répand dans toute la péninsule. Durant l’ère Choseon, la culture du thé va connaître un changement majeur.
En effet, l’adoption du courant de pensée confucianiste va complètement freiner l’expansion du thé en Corée, et même aller à l’encontre de celle-ci. Les confucianistes, dans leur désir de renier toute influence bouddhiste, décident de bannir la plupart des symboles liés aux enseignements de bouddha. De nombreuses productions de thé étant alors considérées comme liées aux mythes bouddhistes furent brulées et la culture de l’infusion observe un réel déclin au sein de la péninsule.
Cependant c’est par les échanges avec la Chine des Ming que la culture va tout de même perdurer, notamment au sein des classes supérieures particulièrement influencées par la Chine. La culture du thé survit alors et se formalise de plus en plus.
L’ère de Choseon prend fin suite à l’annexion de la péninsule par le Japon en 1910.
Durant la colonisation japonaise, la Corée est réorganisée selon les besoins de l’empire : beaucoup de patrimoine est détruit, et des infrastructures modernes et des plantations sont mises en place à travers toute la péninsule.
L’empire souhaitant faire de la Corée un « grenier » produisant des ressources agricoles pour le Japon, des champs de thé sont également mis en place parmi ces plantations, bien qu’ils ne soient pas destinés aux Coréens.
L’arrivée de la seconde guerre mondiale, puis de la guerre de Corée cause ensuite la destruction de la majorité des cultures de thé de la péninsule bien que certaines productions persistent à l’extrême-sud de celle-ci.
C’est depuis les années 80 qu’une re-démocratisation de la culture du thé s’opère en Corée.
Les investisseurs y voyant un nouveau marché favorable tandis que les producteurs souhaitent renouer avec leurs traditions.
La péninsule offre aujourd’hui des gammes particulièrement intéressantes grâce à plusieurs parti-pris : selon les régions, certains cultivent un thé selon les méthodes traditionnelles propres à l’origine millénaire du thé Coréen, tandis que d’autres souhaitent créer et innover dans le secteur du thé, la plupart s’appuient pour cela sur les dernières découvertes en matière de productions bio, et se penchent sur de nouvelles manières d’utiliser le thé au quotidien.
Malgré ses récents succès en terme d’export (notamment en produits électroniques, culturels, mécaniques et cosmétiques) et dotée d’une histoire pourtant liée au thé depuis ses origines, la Corée n’a pas encore su exporter massivement sa vision du thé à l’international, souvent éclipsée par ses deux grands voisins experts de l’infusion que sont le Japon et la Chine.
Il est souvent dit à propos de la culture coréenne qu’il s’agit d’un trésor, mais un trésor bien peu accessible aux non-initiés. Pays ermite longtemps opposé à son ouverture vers l’Occident, sa position géographique de « carrefour » entre la Russie, la Chine et le Japon et les objets de valeur qu’ils ont réalisé tout au long de leur histoire ont attisé de nombreuses convoitises chez leurs voisins, résultant par de nombreuses invasions et conflits d’intérêts.
Les Coréens ont donc rapidement assimilé les étrangers à des menaces potentielles, et ont longtemps boudé le partage culturel avec l’Occident.
L’une des autres raisons est également une perte importante du patrimoine local suite aux invasions précédemment citées, des trésors nationaux existent encore, cependant l’accès à ceux-ci nécessitera plus d’efforts de la part des voyageurs afin d’y accéder, à l’image de ces temples bouddhistes perchés au sommet des montagnes de la péninsule (et ayant probablement survécu de par leur position géographique). Le thé coréen, en tant que produit culturel, est à l’image de ce patrimoine : important, mais difficile d’accès.
La Corée est donc un pays qui a, tout comme le Japon et la Chine, des produits uniques à proposer, et de réelles découvertes et coups de cœur sont possibles parmi ceux-ci. UNAMI est très heureux de vous proposer une sélection de qualité.